Le marché de la coquille Saint-Jacques est solide, et les gisements se portent bien du fait des efforts de gestion de la ressource. Cependant, le contexte autour de la filière est complexe : un processus de décision mal compris, un manque de transparence du marché et des difficultés à anticiper ses variations, un manque de moyen pour le contrôle, des délais administratifs diminuant la réactivité, la fusion des deux Comités Régionaux venant s’y ajouter.
Le CRPMEM Normandie et l’Organisation des Pêcheurs Normands ont ainsi décidé de porter conjointement une étude pour améliorer la situation et assurer la rentabilité de la flottille :
- En fluidifiant le processus de décision des règlementations professionnelles,
- En pérennisant la ressource,
- En assurant une pratique loyale et une concurrence saine entre les opérateurs de la filière,
- En ciblant les marchés les plus rémunérateurs.
Cette étude, de Via Aqua, se base sur un état des lieux du marché de la Coquille Saint Jacques et sur la gestion de la ressource normande. Le recueil d’information s’est fait par des données bibliographiques (cadres règlementaire, fonction des décisions ….), 76 enquêtes auprès de opérateurs de la filière (producteurs, institutionnels, mareyeurs / transformateurs, halles à marée, distributeur, …) et un sondage de 200 consommateurs et a abouti à trois matrices AFOM (atouts, faiblesses, opportunités, menaces) sur l’aval, l’amont et la globalité du secteur et un sondage consommateurs.
Cet état des lieux a permis de définir les pistes d’améliorations afin de proposer une feuille de route pour atteindre les objectifs fixés, ces pistes ont été soumises aux pêcheurs normands en comité de pilotage puis à travers 5 ateliers participatifs.
Il faut retenir du sondage consommateur que la présence ou non de corail est un critère d’achat et que 54% des personnes interrogés préfèrent une noix coraillée. Et c’est une spécificité normande. L’origine normande est donc un atout à exploiter et à faire connaitre. La Normandie peut avoir une place de LEADER sur le marché.
Pour éviter les accidents de marché qui oblige l’OP à intervenir, il est important de prendre en compte le marché, et mieux connaitre la production réelle (contrôlée et hors-contrôle). Car sans connaissance réelle, pour l'instant, cela mène à un pilotage « à l’aveugle » lors de la campagne, pour ne pas dire à une absence de pilotage.
En conclusion : des améliorations à faire pour une place de leader à prendre
Force est de constater qu’aujourd’hui, la filière pense « chiffre d’affaires immédiat », et non pas « pilotage du rapport offre / demande / marge dans la durée ».
Au total, les trois objectifs principaux de la gouvernance sont peu ou mal servis par son fonctionnement actuel, ce qui permet de dire que l’avenir n’est pas correctement préparé.
La gouvernance a d’importantes marges de progression dans la stratégie d’ensemble et dans les moyens à mettre en œuvre pour tirer un meilleur parti sur le long terme, faire de la Normandie un leader sur le marché. Des actions pourraient être mise en place (liste complète dans le compte-rendu de l’étude) :
- Prendre en compte le marché dans la stratégie,
- Maximiser la coopération entre le CRP et les OP,
- Diminuer les fraudes pour assouplir ensuite les règles en vigueur,
- Améliorer la gestion des lieux de débarques,
- Stockage en mer pour réguler le marché qui bonifiera les produits,
- Définir le volume du marché,
- Refonte de la commission coquille pour y intégrer d’autres acteurs,
- Plus de communication sur les activités professionnelles, les nouvelles du marché,
- Des contrôles plus présents et plus de communication sur les procès en cours,
- Evaluer la gouvernance en continue, y associer le suivi de projets,
- Mise en place d’un tableau de bord.
Pour le rapport complet, suivre ce lien.
Soutenu par le FEAMP et la région, le projet est terminé, une demande de paiement va être déposée.
- Coût total du projet : 46 316,96€
- Taux de cofinancement prévisionnel : 80%
- Montant DLAL FEAMP : 18 526,78€
- Montant état : 18 526,78€
- Autofinancement : 9 263,4€