Sur la plage d’Auberville, près de Villers-sur-Mer, à une distance de 100 mètres du pied de la falaise des Vaches Noires, un élevage de coques à plat a été mis en place à titre expérimental.
Contexte
C’est Vincent Lescaudron, employé conchylicole dans des entreprises spécialisées dans la cérastoculture (élevage des coques), qui a repéré ce site d’intérêt. Il s’est rapproché du Comité Régional de la Conchyliculture Normandie-Mer du Nord (CRC NMN), de la Direction Départementale des Territoires de la Mer du Calvados (DDTM14), des communes de Villers-sur-Mer et d’Auberville pour obtenir les autorisations nécessaires pour développer une activité.
Ce travail a abouti en septembre 2018. Le préfet du Calvados a concédé un hectare du domaine public maritime de la plage d’Auberville au CRC NMN pour l’exploitation à titre expérimental d’un élevage de coque à plat assuré par convention avec le CRC NMN par un délégataire Vincent Lescaudron.
Prévue pour une durée de quatre ans, l’exploitation de la concession expérimentale est suivie par un comité scientifique et technique et un Comité de PILotage (COPIL).
Les coques, un potentiel de développement
Les coques représentent 2% de l’élevage de coquillages en France. Le marché de coques demeure porteur que cela soit en circuit court ou vers l’important marché espagnol. Des concessions d’élevages de Coques existent déjà en Normandie sur l’archipel des îles Chausey, sur la côte Ouest de la Manche, avec une production qui reste relativement faible (site essentiellement concerné par l’élevage de la palourde).
Cette possible nouvelle exploitation viendra compléter l'offre issue de l'exploitation de gisements naturels notamment en Baie des Veys, exploité par 250 pêcheurs à pied professionnels pour une production annuelle moyenne de 1 000 tonnes de coques sur environ 300 hectares.
L’expérimentation
L’expérimentation vise à évaluer la capacité du site pour l’élevage de coques (production et qualité sanitaire) et les incidences que cette exploitation peut avoir sur l’environnement et sur les usages. Ainsi, afin de déterminer l’exploitabilité de ce site (périmètre et conditions d’élevage) et des éventuelles incidences sur l’environnement et les usages, une expérimentation est proposée sur un hectare. Le protocole de suivi est également adapté pour tenir compte du potentiel de développement. Les suivis portent essentiellement sur les rendements d’élevage des coquillages (croissance, mortalité, pratiques …), sur la qualité sanitaire de la zone de production dans le cadre de son futur classement et sur les incidences potentielles générées par l’exploitation sur les usages et l’environnement.
Ainsi, le CRC Normandie Mer du Nord a sollicité différents organismes pour répondre aux enjeux de production, environnementaux et d’usage :
- la DDTM14 pour le volet sanitaire,
- le SMEL pour le suivi de la productivité (croissance, mortalité, rendement en élevage), des variations géomorphologiques et inventaire des usages(perception et intégration de l’élevage),
- le GEMEL pour le suivi environnemental (identification, description et évolution des habitats intertidaux meubles),
- le GONm pour le suivi ornithologique.
Ces enjeux seront abordés à l’échelle de la concession, mais aussi dans un cadre plus large pour apporter des éléments d’aide à la décision sur un périmètre d’exploitation professionnelle à définir en cas d’issue favorable de l’expérimentation.
A la fin de l’expérimentation, un bilan des différents suivis sera effectué. En fonction des résultats obtenus et discutés au sein du COPIL, il sera défini la possibilité ou non du développement d’une zone d’exploitation professionnelle conchylicole uniquement dédiée à la cérastoculture.
Avancée du projet
Le Deuxième COPIL s’est tenu en février 2020, les conditions climatiques sont mauvaises, le programme de suivi s’en trouve légèrement décalé. Pour l’instant, nous pouvons observer un glissement des coques vers le nord, ce qui peut être dû à la faible densité du semis. Le périmètre du semis sera diminué afin d’étudier si le glissement des coques a toujours lieu.
Concernant l’impact sur l’avifaune, il ne semble pas avoir d’impact significatif : pas de prédation sur la zone, ni d’impact sur le comportement des oiseaux, la zone étant fréquentée par les touristes.
Une étude sur la dynamique sédimentaire a démontré que le lieu d’implantation semblait stable.
Plus d’information sur le site du smel.
Soutenu par le FEAMP et la région, le projet est en cours depuis fin 2018.
- Coût total du projet TTC : 146 848,68€
- Taux de cofinancement : 80%
- Montant DLAL FEAMP : 58 739,47€
- Montant région : 58 739,47€
- Autofinancement : 29 379,74€